Bientôt  le parcours de Mr Large exilé en 1938 par le Port de Salau

IL Y A 80 ANS LA RETIRADA. DE NOMBREUX HOMMAGES ONT EU LIEU EN ARIEGE.

L’exil républicain espagnol en 1938 :

L’exil espagnol par le Port de Salau est peu connu, car il se situe un an avant la Retirada (1939).  Craignant les exactions des troupes franquistes, de nombreux républicains décident de passer la frontière vers la France par le Port de Salau. On assite à un flot continu entre le mois d’avril à novembre 1938, la plus forte affluence se produisant entre le 7 et le 10 avril 1938 avec le passage de 500 réfugiés,dans des conditions semi-hivernales. Parmi ceux-là on trouve des carabiniers d’Alos d’Isil et leurs familles, des habitants du Pallars, femmes enceintes, bébés, viellards. Arrêtés par les gendarmes, ils sont arrêtés, fichés et conduits à Seix, où ils sont lavés, vaccinés et nourris. Ils sont ensuite transférés par autobus à Saint-Girons et envoyés par train dans les centres d’hébergement de Rodez et de Clermont-Ferrand . Certains y resteront jusqu’à une année complète avant de libérer les lieux pour accueillir les réfugiés de la Retirada de 1939. (cf. Expo qui peut être à disposition)

L'exil du Pallars en France, une belle exposition réalisée par Annie Rieu et Noémi Riudor. Elle présente la fuite d'habitants du Pallars et d'Espagne par le Port de Salau durant le printemps 1938.

 

L’exil Pallares de 1938

Tel est le titre d’une magnifique exposition réalisée par l’Ecomuseu et plus particulièrement par Noemi Riudor et Ignasi Ros d’Esterri d’Aneu avec la participation d’Annie Rieu. Cette exposition relate un épisode peu connu et effacé de la mémoire collective du Haut-Couserans. Il s’agit de l’exil de plusieurs centaines d’espagnols un an avant la Retirada et notamment d’habitants d’Alos d’Isil, qui fuyaient les atrocités franquistes. Le Port de Salau a été le théâtre de cet exil forcé entre avril et juin 1938.

I. Guerre et peur. Les origines de l’exil “pallarès”.

Dés le moment où se prépare le coup d’état de juillet 1936, ses promoteurs comprenaient qu'il fallait se défaire de tout type d’opposition. La manière de faire oublier les résultats des élections de février 1936, était d’obtenir que, par où passeraient les troupes fascistes, les choses ne puissent plus être comme avant. L’usage de la violence, l’assassinat et la peur n’étaient pas improvisés, ils étaient à la base du plan du général Mola.

Il faut semer la terreur…. Il faut donner la sensation de domination en éliminant sans scrupules ni hésitation tous ceux qui ne pensent pas comme nous. Pas de lâcheté. Si nous hésitons un moment et ne procédons pas avec une énergie maximum, nous ne gagnons pas la partie. Celui qui abritera ou cachera un sujet communiste ou du front populaire, sera passé par les armes”

Pendant le printemps de 1937 et en avril 1938, le Pallars a acueilli des centaines de réfugiés venant des provinces de Cadix et de Malaga. Ces femmes, enfants et personnes âgées fuyaient les troupes des "nationaux", ce qu’ils avaient vu et entendu ; avec eux, l’information des atrocités commises par les troupes rebelles, est arrivée, bien avant que le front de guerre parvienne en Catalogne.

Au mois de mars 1938 se produit l’effondrement du front d’Aragon, avec une avancée rapide des troupes rebelles vers la Catalogne. Le 3 avril tombe Lérida, le 6 Balaguer, le 7 Tremp, le 11 Sort et vers le 14 avril les premières unités d’exploration sont déjà à Esterri. Le 20 elles sont à la frontière du Pont du Roi (Val d’Aran), pratiquement sans trouver aucune résistance nulle part. La preuve de ce rapide effondrement est qu’entre le 1er et le 15 avril, dans les Pyrénées eut lieu un exil pratiquement simultané de population civile et d’unités militaires républicaines, depuis la vallée du Cinca jusqu’à la Noguera Pallaresa et la Noguera de Cardos. A la source du Cinca, dans la vallée de Bielsa, la 43ème division républicaine résiste plus longtemps, mais un exil civil se produisit aussi en avril 1938, vers Aragnouet. Cet exil de Bielsa fut sans doute le plus massif et le plus populaire dans les médias internationaux pendant l’année 1938.

Du Pallars vers l’Ariège il n’y eut pas seulement un exil, il y eut presque huit mois d’exil, avec des pauses et des reprises. A partir des contrôles français sur les réfugiés on peut établir l’évolution de l’exil “pallarès” tout au long de 1938. Les routes d’exil pallarès par les Vallées du Salat et d’Ustou confluent à Seix et ensuite à la gare de Saint-Girons. Au début, le passage par le Port de Salau domina et dans quelques cas par le Port d’ Orle, et vers la fin le passage par Marterat et les autres ports.

le pemier grand exil

Entre le 7 et le 10 avril 1938, il y a une affluence maximum avec presque 500 réfugiés à travers le Port de Salau. Bien que cet exil se produise dans un moment de débandade générale, c’est surtout un exil local. La motivation de l’exil fut de continuer aux côtés de la République et la peur des combats, la répression et les abus sur la population civile. Passant par Salau, dans ces jours antérieurs à l’occupation fasciste, on trouve de nombreux groupes: des carabiniers d’Alos et leurs familles, des réfugiés de Malaga qui vivaient dans le Pallars depuis plusieurs mois, des familles du Pallars et surtout beaucoup d’hommes de la Vallée d’Aneu, ayant l'âge d'être enrôlés. Parmi les premiers à passer, il y eut un marchand de bétail avec dix mules, fait qui peut-être n’était pas dû au hasard et qui devait faciliter le passage à travers la neige.

Tous furent arrêtés et identifiés au village de Salau. De là, femmes, enfants et vieux étaient transportés en autobus à Seix, vaccinés et logés, souvent avec la participation de la population civile. Les hommes descendaient à pied les 14 kilomètres jusqu’à Seix. L' étape suivante était la gare de Saint-Girons, d’où les hommes étaient immédiatement rapatriés en Espagne et la population civile éloignée de la frontière, conduite dans un premier temps vers la ville de Rodez en Aveyron.

L’exil par le Port de Salau, fut presque anonyme, sans aucun titre sur les journaux, mais il fut inventorié par les gendarmes et décrit soigneusement dans de petites chroniques du correspondant de La Dépêche à Seix. Accompagnant et parlant au hasard avec les réfugiés, le journaliste recueillit ainsi impressions et informations précises.

                                                Noemi Riudor i Garcia

  pour plus de renseignements:

http://exili1938.blogspot.com

 http://fronteradoc.blogspot.com